Voici un passage frontière plutôt étonnant ! Impossible
de le passer a pied, c’est interdit… On nous embarque donc dans une jeep de
marchandises, moyennant quelques Yuan, pour faire 200m d’un coté et 200m de
l’autre ; pourquoi pas !
Apres cela nous prenons une voiture-taxi, car ici en
Mongolie toutes les voitures particulières sont en fait des taxis, il suffit de
demander et on vous emmène où vous voulez pour environ 1000 Tugrik du
kilomètre, pratique !
On va donc jusqu'à la gare de Zammid Ud, la 1ere ville que
l’on voit en Mongolie et qui n’est pas folichonne, et on prend notre billet de
train pour la nuit. On rencontre deux Mongols qui nous apprennent deux ou trois
mots de leur langue (imprononçables), on traverse le désert de Gobi, et le
lendemain matin on est a Oulan Bator.
Décidemment les villes de Mongolie ne sont pas très
charmantes… Voici a quoi ressemble la capitale, autour : des immeubles
délabrés, des yourtes entourées de planches de bois qui délimitent des espaces comparables
a des bidonvilles. Au centre : quelques avenues un peu plus modernes, LE
magasin d’Etat sur six étages dont les mongols sont particulièrement fiers et...
pas mal de mecs bourrés a la vodka, titubants sur les routes!
On décide de ne rester qu’une journée, le temps pour nous de
préparer nos petites affaires pour aller un peu plus a l’ouest, près d’un parc
national, a Harorin.
Le lendemain, c’est parti pour 7h de bus à travers les
steppes mongoles. Le paysage est assez redondant, plutôt sec et caillouteux,
parfois un peu vert. On croise de petites dunes de sable en milieu de chemin ou
quelques personnes s’arrêtent pour faire du chameau et on arrive en fin d’aprèm
a destination.
Harorin ressemble à une petite ville presque abandonnée, genre
far west, mais entourée de petites montagnes et de vallées vertes. Ici il y a
beaucoup de prairies et donc beaucoup de chevaux ! Dans le bus nous avons
sympathisé avec un couple français, du coup on décide de partir 3 jours a cheval ensemble. On
organise notre petit tour avec une agence, sur place, qui propose tout le
matériel, les chevaux, les guides, etc, et des le lendemain on part avec nos
guêtres et nos chapeaux, tels des cowboys !
Notre première journée est assez tranquille : briefing
sur les chevaux mongols, petits mais nerveux et assez peureux, prise de contact
avec eux, on fait pas mal de pas et de trot, et on apprivoise nos deux jeunes guides
mongols qui ne parlent pas un mot d’anglais !
On débute la rando par des collines et des forets pour
finalement arriver dans une plaine après 4h de cheval et déjà des petites
courbatures. On est accueilli par une famille, sous une ger (c’est le nom d’une
yourte mongole). Ici les coutumes ne manquent pas : on entre dans un foyer
toujours sans frapper, du pied droit et sans marcher sur la structure en bois
de la porte, mais en l’enjambant. Elle représente la nuque du propriétaire et
marcher dessus reviendrait à l’insulter. Les invités (nous, en l’occurrence)
sont placés a gauche de la yourte, et lorsqu’on se déplace on va toujours dans
le sens des aiguilles d’une montre. Au centre, il y a les deux piliers
principaux qui retiennent toute la structure de la yourte et qui symboliquement
représente le couple dans un foyer. On ne passe donc jamais entre les piliers,
ce qui signifierait qu’on brise le couple. On ne siffle pas non plus dans la
yourte, ca porte malheur (oups, première gaffe pour Jérémy !) et on ne
prend pas les choses de la main gauche, mais avec les deux mains ou seulement
la main droite, on ne mange pas non plus de la main gauche (oups seconde gaffe,
cette fois pour Emilie, la française qui nous accompagne et qui est gauchère…)
Pfiou ! Ca en fait des choses à retenir !!
Puis, vient la fameuse hospitalité mongole… Des que l’on
rentre dans une habitation, on vous offre a manger, et il n’est pas poli de
refuser bien sur !! C’est la que l’on découvre vraiment ce que l’on
avait déjà commencé à apercevoir de la douceur culinaire mongole… Petits
biscuits secs, humm, ca a l’air bon… ah… c’est marrant c’est
acide…comment ? Ah ce sont des fromages… Et les granulés oranges la ?
Du fromage aussi ! C’est comme un genre de petit caillou pas bon qui ne
fond jamais dans la bouche et qui laisse un arrière gout assez désagréable,
chouette ! Et ce n’est que le début.
Heureusement que nos hôtes ont un peu l’habitude des
touristes, on n’a pas le droit a des tripes ou ce genre de choses et en plus
c’est la saison du lait et non de la viande, du coup on a beaucoup de yaourt,
lait, thé au beurre salé, et matin midi et soir de la viande séchée (et du
gras, ici c’est un met de choix) de mouton, réhydratée dans un bouillon de
pates, le bonheur !
Apres s’être ravitaillés, avoir jouer avec les enfants de la
famille, s’être essayé a la traite de biquette (pas très glorieux…) et avoir
passé notre première nuit dans une yourte, on repart pour notre deuxième jour a
cheval.
Cette fois, on randonne dans des plaines toute la journée. Nous
qui pensions qu’on nous avait filé des vieux chevaux pépères pour débutants qui
ne savaient pas courir, on se rend compte qu’on s’était carrément trompés. La
veille on leur donnait des p’tits coups et on s’égosillait avec des
« tchou » (le mot magique mongol pour dire « avance ») sans
parvenir a leur faire faire plus que du trot rapide, et la avec seulement
un regard et un petit sifflement de nos guides nos chevaux s’élancent au grand
galop sans qu’on ait compris comment. Comme les sensations plaisent a tout le
monde et que les mouches et taons sont de sortie des qu’on ralenti, on fait du
galop pendant 3h ! Lorsqu’on arrive à notre yourte d’accueil, nos guides
descendent de leurs chevaux avec classe dans leurs dells (l’habit traditionnel
mongol), genre : « on n’a même pas mal », on ne peut pas en dire
autant de nous…
On reprend le rituel de l’accueil avec les petits fromages
pas bons et on passe la soirée avec deux autres touristes, des belges qui
randonnent a cheval depuis 10 jours (les courageuses !) et qui se sont
arrêtées la car l’un de leur guide a fait une chute a cheval et il doit être
transféré d’urgence a la ville. Ca nous refroidit un peu…
Le dernier jour on est bien courbaturés, on est un peu plus prudents et aussi plus
lents, les chevaux sont un peu nerveux car l’orage approche… on se prend une
très grosse pluie et on met 5h a rejoindre Harorin ! On est finalement
contents d’arriver, d’avoir un feu sous la yourte pour se sécher et de boire
une bière !! 3 jours c’était suffisant, mais vraiment sympa !
Les jours suivants les français repartent, nous on se repose
un peu, on va visiter le monastère de Karakorum, on se fait une rando sur les crêtes. Puis, il est
temps pour nous de retourner a Oulan Bator, pour quelques jours avant de
prendre notre avion pour le grand retour !!
On visite les quelques musées sympa de la ville, on va au
grand marché ou l’on vend de tout, il y a même un stand chamanique avec plumes,
griffes et becs d’aigles, queue de loup et compagnie.
Puis, on prend le vol qu’on attendait avec impatience et qui
nous ramène en France, auprès des gens qu‘on aime et qui nous ont manqué
pendant ce long et beau voyage…